Maladie de plus en plus répandue, la maladie parodontale touchait en 2018 10% de la population mondiale selon l’OMS.
C’est ce qu’on appelle dans le jargon le déchaussement ou bien la rétractation des gencives. Pourtant, cette maladie est bien plus complexe…
Pour comprendre ce que c’est, il est plus simple de s’intéresser d’abord à l’anatomie du problème : le parodonte. En effet, même si on parle souvent, à tort, de « maladie de gencive », elle touche en réalité beaucoup plus de structures. Le parodonte, c’est justement l’ensemble de ces structures, l’ensemble du soutien des dents qui leur permet de se maintenir dans votre bouche. Cet ensemble est constitué de la gencive, de l’os alvéolaire entourant la dent, du desmodonte (ligament alvéolo-dentaire) et du cément (partie minérale en surface de la racine dentaire, sur laquelle se fixe le ligament). Toutes ces structures peuvent être touchées en cas d’affections parodontales.
D’où vient la maladie parodontale ?
La principale cause de cette maladie est la plaque dentaire : il s’agit d’un biofilm bactérien qui se forme et reste sur les dents (c’est la substance blanchâtre qui se racle facilement sur les dents). C’est d’ailleurs cette plaque qui, par minéralisation, peut devenir du tartre. Cette plaque dentaire agresse les structures parodontales qui deviennent alors inflammatoires, douloureuses… pathologiques ! C’est une maladie évolutive dont le premier stade est la gingivite.
En dehors de la plaque dentaire, la maladie parodontale est une affection dite multifactorielle car elle est due à un ensemble de facteurs propices à son apparition. Par exemple, le stress, la consommation de tabac, une hygiène bucco-dentaire insuffisante ou encore certaines maladies comme le diabète sont des facteurs favorisants. Ils vont tous avoir un impact soit directement sur le parodonte soit sur le biofilm bactérien. Pour prendre en charge ces pathologies, il est donc nécessaire de s’intéresser à l’ensemble de ces facteurs et d’avoir une hygiène bucco-dentaire rigoureuse.
Comment elle se manifeste ?
Les conséquences de la maladie parodontale sont diverses : saignements de gencives, douleurs, récessions gingivales, mobilités dentaires, pertes osseuses…
On observe surtout la formation de poches parodontales : elles sont caractérisées par un espace plus large et plus profond que d’habitude au niveau du desmodonte, pour simplifier : entre la gencive et la dent. Ces poches se remplissent bien souvent de plaque dentaire qui contribuent encore à l’accroissement des poches. Sans prise en charge, c’est donc un cercle vicieux qui s’installe et qui contribue à faire perdurer la maladie.
Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Comme expliqué plus haut, il est tout d’abord nécessaire de s’intéresser à l’ensemble des facteurs favorisants et d’avoir une hygiène bucco-dentaire méticuleuse. Pour s’allier à ça, un contrôle régulier chez le chirurgien-dentiste est impératif. Il réalisera un bilan, un détartrage et vous indiquera s’il est nécessaire d’entreprendre un traitement parodontal. Il existe une multitude d’approches et de prises en charge possibles, on retrouve notamment les traitements « chirurgicaux » et « non-chirurgicaux ».
Traitements parodontaux non chirurgicaux
C’est le traitement parodontal généralement nécessaire en première intention. Après un bilan approfondi de la situation et de vos habitudes d’hygiène, le praticien réalise un détartrage dentaire et une désinfection sous gingivale.
Au-delà du détartrage classique, ce traitement consiste en plus à retirer le tartre et la plaque localisés dans les poches parodontales, au niveau des racines dentaires. Cela peut se faire avec des ultrasons ou des curettes en une ou plusieurs séances par exemple. En plus de ces moyens mécaniques, il existe aussi des traitements pour prendre en charge la disbiose (le déséquilibre du microbiote buccal qui est observé dans les maladies parodontales). Chaque traitement est bien évidemment vu au cas par cas avec le chirurgien-dentiste, selon les besoins de chacun.
Traitements parodontaux chirurgicaux
La chirurgie est un recours supplémentaire dans les prises en charge parodontales. C’est un outil utilisé lorsque les traitements non chirurgicaux se sont avérés insuffisants à eux seuls mais ils peuvent aussi être indiqués dans bien d’autres situations (lors de la pose d’un implant par exemple).
Ces traitements regroupent divers actes : lambeau d’assainissement (pour réaliser un détartrage avec décollement de gencive pendant l’intervention), greffe gingivale, régénération tissulaire…
À propos des greffes gingivales :
Les greffes les plus souvent pratiquées sont les greffes épithélio-conjonctives et les greffes conjonctives enfouies. Les indications sont posées selon la perte parodontale et l’esthétique attendues. Dans les deux cas, il s’agit d’une autogreffe puisqu’un prélèvement de tissu parodontal est effectué directement sur le patient (la plupart du temps au niveau du palais).